Dispositif AIR et Justice Thérapeutique

 

La prévention de la récidive ne relève pas de la seule action du ministère de la Justice.

Les forces de sécurité, les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle, de l’emploi, du logement et de la santé ainsi que le tissu associatif jouent un rôle essentiel dans la réinsertion et l’évolution professionnelle des personnes condamnées vers une vie en harmonie avec le reste de la société.

Le Procureur de la République met en œuvre localement la politique pénale du Garde des Sceaux, sous l’autorité et le contrôle du Procureur Général, et se voit spécifiquement confier la mission d’animer et de coordonner dans le ressort du Tribunal Judiciaire auprès duquel il exerce ses fonctions, la politique de prévention de la délinquance dans sa composante judiciaire, conformément aux orientations nationales de cette politique (Article 39-2 du code de procédure pénale).

Il est appelé dans ce cadre à réfléchir et concevoir dans une dynamique résolument partenariale, les outils et formules de prise en charge de nature à parvenir à cet objectif.

Le service pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) a pour but de réduire la commission de nouvelles infractions en établissant des relations positives avec les auteurs d’infractions afin d’en assurer le suivi, l’accompagnement éducatif, de les guider et de les assister pour favoriser la réussite de leur réinsertion sociale dans une perspective de prévention de la récidive.

En milieu ouvert, le SPIP intervient auprès d’un public placé sous-main de justice dans le cadre de diverses mesures judiciaires.

La politique de prévention de la délinquance est par essence partenariale dans la mesure où la délinquance trouve ses causes dans de multiples facteurs.

Sept facteurs de récidive sont identifiés par les recherches en la matière :

  • Les idées fausses/croyances/représentations
  • Les relations familiales problématiques
  • Les fréquentations problématiques
  • L’absence de formation/école/activité
  • La consommation de produits addictifs
  • L’impulsivité
  • L’absence de loisirs, d’inscription dans la vie sociale/locale

Les agents du SPIP actionnent les différents leviers tendant à réduire ces risques et faciliter la désistance.

L’accompagnement du SPIP prend différentes formes en fonction de la réceptivité des personnes suivies.

Cependant, deux freins à l’action du SPIP et du judiciaire sont observés :

  • la prévalence de difficultés d’ordre social de tous genres,
  • l’absence de possibilité d’accompagnement quotidien.

C’est pourquoi le  développement d’un accompagnement individualisé renforcé (AIR)  qui vise à réduire certains facteurs de récidive apparaît nécessaire. Cette démarche s’inscrit dans les principes de la justice résolutive de problèmes.

Le dispositif d’AIR porté par l’Association d’Enquête et de Médiation (AEM) s’inscrit pleinement dans cette logique.